La transmission de patrimoine est un enjeu majeur pour de nombreux foyers français. Les donations et successions sont soumises à une fiscalité spécifique, qui peut parfois représenter un frein à la transmission. Cependant, il existe des règles, abattements et stratégies pour réduire l’impact fiscal lors d’une donation ou d’une succession. Décryptage.
Les règles fiscales appliquées aux donations et successions
En France, les donations et successions sont régies par le Code général des impôts. Ce dernier prévoit plusieurs mécanismes fiscaux, dont les droits de mutation à titre gratuit (DMTG), qui s’appliquent aux transmissions de biens entre vifs (donations) ou dans le cadre d’une succession. Les DMTG sont calculés selon un barème progressif, en fonction du montant transmis et du lien de parenté entre le donateur et le bénéficiaire.
Concernant les successions, les héritiers sont tenus de déclarer la valeur des biens reçus auprès de l’administration fiscale dans un délai de 6 mois après le décès (12 mois en cas de décès à l’étranger). L’impôt sur les successions est ensuite calculé en fonction du montant transmis, après prise en compte des éventuels abattements.
Les abattements fiscaux en matière de donations et successions
Il existe plusieurs abattements fiscaux permettant de réduire les droits de mutation à titre gratuit. Ces abattements varient en fonction du lien de parenté entre le donateur et le bénéficiaire, ainsi que du type de biens transmis. Voici les principaux abattements :
- Pour les transmissions entre parents et enfants : un abattement de 100 000 € par parent et par enfant est applicable tous les 15 ans.
- Pour les transmissions entre époux ou partenaires de PACS : un abattement illimité est prévu pour les successions, tandis qu’un abattement de 80 724 € s’applique aux donations.
- Pour les transmissions entre frères et sœurs : un abattement de 15 932 € est applicable tous les 15 ans.
- Pour les transmissions entre grands-parents et petits-enfants : un abattement de 31 865 € est prévu tous les 15 ans.
D’autres abattements spécifiques existent, notamment pour les personnes handicapées, les dons familiaux de somme d’argent ou encore les œuvres d’art.
Les stratégies pour réduire l’impact fiscal lors d’une transmission de patrimoine
Afin d’optimiser la transmission de leur patrimoine, les particuliers peuvent mettre en place différentes stratégies fiscales. Parmi elles :
- Anticiper les donations : en réalisant des donations régulières tous les 15 ans, il est possible de profiter plusieurs fois des abattements fiscaux, réduisant ainsi l’impact fiscal global.
- Donner en nue-propriété : ce mécanisme permet au donateur de conserver l’usufruit du bien transmis (c’est-à-dire la jouissance et les revenus) tout en transmettant la nue-propriété à ses héritiers. Ainsi, le bien n’entrera pas dans la succession et les droits de donation seront calculés sur la valeur de la nue-propriété uniquement.
- Opter pour une assurance-vie : les capitaux versés sur un contrat d’assurance-vie sont hors succession et bénéficient d’une fiscalité avantageuse en cas de décès. Il est également possible de transmettre une partie de son patrimoine via des rachats programmés, réduisant ainsi l’assiette taxable.
- Démembrement de propriété : cette technique consiste à diviser la propriété d’un bien immobilier entre usufruitier (qui bénéficie de l’usage du bien) et nu-propriétaire (qui en détient la valeur). Ainsi, à terme, le nu-propriétaire récupère la pleine propriété sans droits de mutation à titre gratuit.
En conclusion, il est important de bien connaître les règles fiscales, les abattements et les stratégies pour optimiser la transmission de son patrimoine. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel du droit ou de la gestion de patrimoine pour mettre en place les solutions les plus adaptées à votre situation.
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